Situé à proximité du centre sportif Rankhof et à deux pas du Rhin, le quartier «Im Rheinacker» avait besoin d’être rénové. À l’image de beaucoup d’autres dans son genre, ce quartier est caractéristique de son époque. Comme il présente aujourd’hui une faible densité bâtie, le canton de Bâle-Ville a profité des travaux de rénovation démarrés en 2022 pour densifier le site. Trois des onze rangées de maisons existantes ont été surélevées de deux étages. Ainsi, le canton a-t-il pu ajouter 36 logements abordables de 2,5 à 4,5 pièces aux 188 logements existants. Les nouveaux locataires ont emménagé en avril 2024.
Moins de surface habitable par personne
Les 36 nouveaux appartements s’inscrivent dans le programme de construction «1000+», dans le cadre duquel le canton investit dans la construction de plus de 1000 nouveaux logements à loyer modéré d’ici 2035. Le système du «bail à loyer plus» est appliqué: les locataires peuvent louer les appartements 20 pour cent moins cher que le prix net pratiqué sur le marché s’ils remplissent, entre autres, les conditions d'occupation (nombre de personnes par logement) et de revenu. Concrètement, cela signifie que la location d’un appartement de 3,5 pièces de 74 mètres carrés habitables revient à 1500 francs par mois. En incitant à réduire la surface habitable par personne, le projet contribue à une utilisation modérée du sol.
Construire dans l’existant dans le respect du climat
Les étages supplémentaires ont été construits en bois, matériau respectueux du climat, selon une méthode de construction par éléments. Les différents éléments ont été préfabriqués dans une halle de production et assemblés sur le chantier. En construisant dans l’existant, le canton a pu renoncer à une démolition gourmande en énergie et économiser de l’énergie grise grâce à la circularité des matériaux utilisés. Les bâtiments sont certifiés Construction Durable Suisse (SNBS).
Une première expérience pour le canton
Les 188 appartements existants ont été rénovés tout en restant occupés. Le canton a proposé aux locataires qui le souhaitaient de rester dans leur logement durant les travaux et de bénéficier d’une réduction de loyer. La plupart a apprécié la proposition et choisi de rester. Mener à bien un projet de rénovation de cette envergure, avec surélévation, dans des bâtiments encore habités a été une première pour le canton! Un défi de taille, non sans erreurs. Certains travaux ont eu des répercussions importantes sur une partie des locataires. Or, le canton a tiré des enseignements de cette première expérience, qui serviront pour de futurs chantiers. Par exemple, il faut prévoir davantage de logements vides, moins touchés par les travaux, afin de pouvoir les proposer comme solution de rechange temporaire aux locataires fortement impactés. L’apprentissage passe par la pratique …
Installations photovoltaïques et aménagements extérieurs
L’approvisionnement énergétique de l’ensemble du quartier pour le chauffage, l’eau chaude et l’électricité est désormais climatiquement neutre. Des installations photovoltaïques ont été posées sur tous les toits des bâtiments. L’électricité ainsi produite ne couvre pas uniquement une grande partie des besoins des locataires, mais fournit également l’énergie nécessaire au fonctionnement de la nouvelle pompe à chaleur géothermique sur eau souterraine. Le réseau de chaleur alimenté par l'installation de chauffage comprend, outre les onze immeubles d'habitation, le centre de quartier et le jardin d'enfants situé à proximité.
Une revalorisation des espaces extérieurs est également prévue à l’automne 2024. Ainsi, des espaces verts de grande valeur écologique verront le jour, la place de quartier au centre du site sera réaménagée, les enfants gagneront de nouvelles aires de jeu et de nombreux arbres et arbustes seront plantés. «Le projet choisi contribue à améliorer le climat de la ville, à favoriser la biodiversité et à accroître la qualité de vie des habitant-es», peut-on lire dans un communiqué de presse du canton. Et le quartier garde son authenticité. Cela prouve qu’il est possible de rénover et de densifier des locatifs des années 1960 avec qualité. Qu’on se le dise!